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Józef Czapski

Né à Prague en 1896, Joseph Czapski appartient à une vieille famille polonaise, les comtes Hutten-Czapski. Il passe son enfance dans le domaine familial, entouré d’une innombrable domesticité. L’âge des études atteint, le jeune Joseph et son frère suivent leur précepteur à Saint-Pétersbourg où, une fois le baccalauréat obtenu, Joseph fréquente durant un an la faculté de droit. Après la guerre, de 1921 à 1924, il fréquente l’Académie des Beaux-Arts de Cracovie où il devient l’élève de Joseph Pankiewicz, ami intime de Bonnard et de Fénéon.

En 1924, Czapski part pour Paris à la tête d’un groupe de douze camarades peintres, réunis sous le nom de Kapistes (Compagnons de Paris, Komitet Pariski ou K.P.). En 1930, il présente pour la première fois à Paris sept toiles à la galerie Zak, en compagnie des Kapistes. Le succès couronne cette première confrontation publique. Gertrud Stein achète deux toiles : l’une de Cybis, l’autre de Czapski. Puis, en 1931, Czapski organise une exposition collective à Genève et la transporte ensuite à Varsovie. En 1932, il retourne en Pologne où il s’établit. En 1937, ses œuvres figurent en bonne place dans le pavillon polonais de l’Exposition universelle de Paris, de même, en 1939 à New York.

En septembre 1939, l’Allemagne hitlérienne et l’URSS attaquent la Pologne. Capturé à Chmielek par les Russes, il est déporté dans le camp de Starobielsk, en Ukraine orientale. Sur les 4 000 prisonniers du camp, il sera l’un des 79 à échapper par miracle à Katyn et autres lieux de massacre des officiers polonais.

Avec un petit groupe d’exilés polonais, il participe en 1946 à Rome, à la fondation de l’Institut Littéraire polonais, transféré un an plus tard à Maisons-Laffitte dans la villa « Le Belvédère » au 1 avenue Corneille. Cette même année paraît le premier numéro de « Kultura » dont le rédacteur en chef est Jerzy Giedroyc, revue à laquelle participe Joseph Czapski. En 1954, « Kultura » est expulsée de l’avenue Corneille. Une souscription auprès de ses lecteurs permet de réunir les 15 millions d’anciens francs nécessaires à l’acquisition d’une vaste villa anglo-normande située au 91 avenue de Poissy, à la limite de Maisons-Laffitte et Le Mesnil-le-Roi.

Ce n’est qu’en 1948 que Joseph Czapski se remet à peindre, l’esprit enfin libéré par l’achèvement de « Terre inhumaine ». À 52 ans, son œuvre antérieure entièrement détruite, il reprend les pinceaux. En 1990, le musée Jenisch de Vevey, en Suisse, organise une grande rétrospective en son honneur. Puis en 1992, c’est au tour de Cracovie, Poznan et Varsovie d’accueillir successivement une exposition itinérante de ses œuvres. La même année, il est nommé professeur honoraire de l’Académie des Beaux-Arts de Cracovie. 

Joseph Czapski décède le 12 janvier 1993 à l’âge de 96 ans. Il est enterré au cimetière de Mesnil-le-Roi.

 

Son atelier a été reconstitué au Musée Czapski de Cracovie, créé à la fin du XIXème siècle par son grand-père Émeric.

 

Retrouvez cet article dans la 4ème partie de “Chronique Historique, Maisons-Laffitte ville d’artistes” de Jacques BARREAU, publié dans “Vivre à Maisons-Laffitte” (n°128 juillet-août 2013).